- #musique
+ Astral Bakers + La Flemme + No Windows
07.03.2025
dans le cadre des Inrocks Festival
Après les soirées têtes d'affiche, cette quatrième soirée invite six groupes, découvertes internationales ou espoirs hexagonaux déjà incontournables, du soft rock au punk, en passant par la folk.
Le trio parisien Please ouvre le bal, en surfant sur son soft rock irrésistible, avant que le duo suisse Reymour vienne envaper la salle entre synthés brumeux et voix cristallines, et juste après le comic trip de la Belge Sylvie Kreusch.
Dans l’autre salle, on retrouve le duo folk pop en provenance d’Édimbourg No Windows, le grand gagnant Inrocks Super Club La Flemme et son garage-punk et activisme marseillais, suivi par Astral Bakers, groupe français américanophile autoproclamé “soft grunge”. La soirée se clôture avec un bon DJ set des familles.
Tarifs
tarif unique : 31,73 €
Horaires
- ven. 07 mars 19h30
Infos pratiques
concert debout dans 2 salles
bar, petite restauration et vestiaire sur place
ouverture des portes : 19h30
début des concerts : 20h
DJ set : 23h15-01h
Pass 104infini
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Au programme
La Flemme (Gagnant Inrocks Super Club)
La Flemme, ce sont quatre potes qui habitent à Marseille : Stella (basse, chant), Ronie (guitare), Jules (guitare, chant) et Charles (batterie). Ensemble, ils et elle proposent une musique garage-punk hybride et entraînante, tout en étant des activistes de la scène rock indé marseillaise.
Astral Bakers
Le premier album d’Astral Bakers, The Whole Story (2024), sonne comme le paradis retrouvé de l’adolescence, avec ses posters de Beck, Radiohead, Yo La Tengo et les après-midi d’école buissonnière à répéter dans une grange abandonnée. Le groupe évoque le “soft grunge” pour résumer la couleur de ces dix chansons ouvragées, où chaque instrument se distingue sans bouffer l’espace de l’autre, sur une toile de fond électrifiée. L’écrin lumineux dans lequel elles se déploient nous est familier, on pense au paysage des folkeux·ses américain·es du moment, à Big Thief. D’ailleurs, on croise Sam Evian à la production, l’homme du son de la bande à Buck Meek et Adrianne Lenker. Mais Astral Bakers a ce truc en plus, ce rapport à la mélodie jouée dans une bourrasque de feuilles mortes, et ses harmonies chaudes qui parcourent The Whole Story. Toute une histoire en effet.
No Windows
Signé·es sur Fat Possum, Verity Slangen et Morgan Morris ont à peine la vingtaine et donnent l’impression de pouvoir se contenter pleinement de cette vie à deux, faite d’amitié, de retraites en pleine nature, d’émotions pures et de chansons intimistes, enregistrées depuis leur domicile respectif, à Édimbourg. On tient pour preuve le titre de leur premier EP, Point Nemo : cinq titres probablement composés en écoutant de manière compulsive les disques d’Elliott Smith ou d’Aldous Harding. Coïncidence ou non, c’est Ali Chant (collaborateur de la Néo-Zélandaise) qui a mixé leur prochain EP, enregistré à Bristol. Est-ce là les prémices d’une ouverture vers le monde extérieur ? Leur folk, à la vulnérabilité si touchante, ne demande que ça.
Please
Dans l’angle mort du retour en force de la French Touch, le power trio parisien Please se tient en embuscade. Proche de la paire de Kids Return avec qui il partage un goût immodéré pour le soft rock (Loving Soft), le groupe formé par Louis Bahda, Dylan Amsellem et Aristide Lacarrère s’est illustré par deux EP qui charrient autant l’héritage de Todd Rundgren ou d’Elton John que celui des disques du label français Record Makers. À l’instar du single Flashlight, Please renoue avec l’idée d’un rock à mélodies. Les trois musiciens travaillent, non sans dérision, à l’intemporalité de leur son : pas rétif à l’idée du mélange des genres, fantasmant tout de même la musique organique des seventies, mais à la manière postmoderne d’un groupe comme Air.
Reymour
Reymour est un duo suisse, établi à Bruxelles. Sur fond de boîtes à rythmes et de synthés, Lou Savary chante d’une voix cristalline et rassurante, qui nous enveloppe. Elle est parfois rejointe par Luc Bersier, qui fait tout ce qu’il peut pour ne rien laisser transparaître et rester factuel. À nous de décider si c’est de la joie ou de la tristesse. De l’ennui ou de l’excitation. Sur NoLand (2024), un deuxième album plus étoffé, plus pop, on pense parfois à Beach House époque Depression Cherry (2015). En anglais ou en français, Lou Savary chante la banalité de ces petites choses qui nous relient aux autres, avec un désintérêt spectaculaire pour le spectaculaire. On a l’impression d’avoir entendu 1000 fois Reymour dans d’autres disques, et pourtant, c’est comme si Reymour avait tout inventé.
Sylvie Kreusch
La Belge Sylvie Kreusch s’immisce dans le programme entre Please et Reymour, la promesse de danser en plein Comic Trip, titre de son deuxième album paru à l’automne dernier. Quelque part entre l'intensité des titres synthétiques de The Knife, les atmosphères hors du temps de Mazzy Star ou la voix cristalline d'une Julee Cruise ou d'une Kate Bush, Sylvie Kreusch est assurément l’un des crushs des Inrocks Festival.