- #musique
+ Eat-Girls + Kiss Facilty + Strongboi
08.03.2025
dans le cadre des Inrocks Festival
Honneur au trio lyonnais new-wave eat-girls pour vous faire danser sur les ruines du monde. Ainsi qu’à la chanteuse et musicienne d’Agar Agar, l’envoûtante Clara Kimera, qui mène en solo une carrière naissante qui la voit flirter avec l’hyperpop et la cyberfolk. Kiss Facility, l’alias de Mayah Alkhateri, associée à Sega Bodega, mélange son héritage des cultures arabes avec des influences shoegaze ou dream pop.
Pour clôturer cette dernière soirée au CENTQUATRE-PARIS, on retrouve Strongboi, un pseudo derrière lequel se cachent Alice Phoebe Lou et Ziv Yamin, deux artistes vivant à Berlin qui versent dans la pop lo-fi, qui n’est pas sans rappeler Mac DeMarco ou Cate Le Bon.
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Au programme
Clara Kimera
Réduire Clara Kimera à son rôle de chanteuse au sein d’Agar Agar serait une erreur. D’ailleurs, la musicienne s’est lancée lancer en solo au travers de deux excellents singles. À la fois contemplatifs et rythmés, lugubres et lumineux, froids et touchants, les titres du EP Dial 8 dévoilent une atmosphère des plus étranges. En témoigne Slenderman, qui donne à la créature la plus connue et la plus terrifiante d’Internet des allures d’être esseulé, émouvant, en dépit de sa sinistre réputation. Par la particularité de sa voix, ses compositions et ses arrangements, Clara Kimera pourrait bien finir par connaître un destin similaire à celui d’une musicienne comme Oklou, dont le talent est désormais pleinement reconnu à l’international.
Eat-Girls
Trio lyonnais biberonné à la no wave et autres joyeusetés disco-industrielles, Eat-Girls ne manque pas de piquant. Si la formule peut sembler éculée à la première écoute (boîtes à rythmes, voix monocordes, guitares glaciales), Amélie Guillon, Elisa Artero Flores et Maxence Mesnier tracent une ligne oblique avec des textes taquins et surréalistes. Jamais écrasé par les références, le trio avait fait un clin d’œil au Covid-19 dans les remerciements de son premier EP, façon de dire que les quatre trésors qui s’y trouvaient, faits avec sagacité et les moyens du bord dans l’urgence immobile du confinement, devaient d’abord leur salut à l’ennui. Avec Area Silenzio, Eat-Girls confirme que, même en prenant son temps, le trio est capable de distiller de grandes idées mélodiques dans son minimalisme badass et dansant.
Kiss Facility
Mayah Alkhateri a un immense mérite : celui d’avoir très vite compris que la pop music, ce n’est pas juste un beau refrain, une production léchée et des paroles passe-partout. Dans ses chansons, il est question de puissance, de fierté, d’affirmation de soi et de sonorités métissées, puisées dans le shoegaze, la dream-pop et les rues d’Égypte ou des Émirats arabes unis, où elle a grandi. Pour cela, Mayah Alkhateri a eu l’intelligence de s’associer à Sega Bodega, toujours inspiré lorsqu’il enfile son costume de producteur. “Le seul but derrière Kiss Facility est de devenir la voix des femmes du Moyen-Orient qui sont opprimées et doivent vivre une double vie qui les éloigne de leurs rêves.” Aussi noble soit cette affirmation, elle ne dit pas à quel point Black Stone et So Many Ways sont aussi de petites douceurs, parfaites pour quiconque se sent troubler par les dérives d’une époque anxiogène.
Strongboi
Depuis 2020, Alice Phoebe Lou et Ziv Yamin participent sous l’identité Strongboi à un vaste chantier de réhabilitation de la pop lo-fi, dans les pas d’une Cate Le Bon ou d’un Mac DeMarco, mais guidé·es avant tout par les sonorités d’apparence bancales de vieux synthés Casio. Ce qui n’était qu’un espace de détente pour deux artistes vivant à Berlin en quête de plaisirs simples s’est transformé en un premier album éponyme et bienfaiteur, tout entier tourné vers les ballades nonchalantes, qui privilégient en permanence la délicatesse, la lenteur et le romantisme à la débauche d’intentions un peu vaines. Honey Thighs, dit l’une de leur première chanson : leur musique se situe effectivement à ce niveau de douceur.