Élise Chatauret et Thomas Pondevie

Au sein d’espaces familiers où les personnages se croisent et se heurtent, Les Moments doux déploie une réflexion sur la nature réelle de la violence dans notre société, entre fiction et théâtre documentaire.

Un salon, un open space et une salle de classe forment sur scène trois espaces, entre lesquels six interprètes circulent, changeant de personnage et esquissant des correspondances entre ces mondes. Toutes les situations racontées apportent une réponse possible à la question : qu’est-ce que la violence ? Conçue comme un petit laboratoire de nos relations humaines, la pièce déploie des fictions largement nourries par une approche documentaire, avec humour, démesure et sérieux.

Les Moments doux prend pour point de départ une affaire qui avait fait grand bruit en 2015, quand deux dirigeants d’Air France s’étaient vu arracher leur chemise, lors d’un mouvement de protestation contre un plan de licenciement. Pour poser la question de la légitimité de la violence et les rapports de force entre individus, la compagnie Babel a mené des dizaines d’entretiens, en entreprise, dans des écoles, foyers et tribunaux. Elle poursuit ainsi un travail documentaire déjà à l’œuvre dans ses précédentes pièces, dont Saint-Félix (2019) et À la vie ! (2022), ou Pères, présenté également cette saison au CENTQUATRE-PARIS.