- #arts visuels
Saisir le silence
installations inédites en France
22.10 > 31.12.2016
Les architectures et les paysages inventés par Hans Op de Beeck oscillent entre réalité et fiction. L'artiste flamand ouvre au CENTQUATRE-PARIS les portes de quelques uns de ses mondes parallèles, invitant le spectateur à les animer d'histoires par la force de son imagination.
direction artistique : José-Manuel Gonçalvès
vernissage public samedi 22 octobre à partir de 14h
Tarifs
- tarif plein 5 €
- tarif réduit 3 €
- tarif abonné/adhérent 2 €
- tarif groupe + d'infos
billetterie :
→ en ligne
→ 01 53 35 50 00
→ billetterie@104.fr
Infos pratiques
durée de la visite : 1h à 1h30
fermeture de la billetterie à 18h30
pour 2€ de plus, découvrez l’exposition Il était plusieurs fois de Serge Bloch et Frédéric Boyer
Au programme
Caravan - création 2016
L’œuvre Caravan est une installation sculpturale quasiment à échelle réelle d’une scène nocturne dans une zone urbaine fictive et enneigée. Probablement localisée quelque part entre deux immeubles d’entreprises, un protagoniste absent semble avoir organisé son propre habitat : une petite caravane décrépie avec un feu de camp devant et des accessoires que l’on pourrait associer à quelqu’un qui improvise sa vie dans un lieu abandonné, entre les déchets. Une lumière est allumée dans la caravane, le protagoniste invisible s’y trouve peut-être. Cette scène filmique est à la fois très romantique et chaleureuse, tout en étant dure et solitaire, faisant référence aux personnes en situation de précarité en ville, contraintes de se réinventer ou de se redéfinir, improvisant une vie avec ce qui peut être glané.
The Settlement
Pour le CENTQUATRE, Op de Beeck a créé The Settlement, une installation monumentale en gris monochrome qui comprend quinze maisons compactes sur pilotis, reliées entre elles par un échafaudage en bois, plusieurs barques amarrées, des embarcadères et des accessoires tels que des flammes ondulantes, des filets de pêche, du bois mort, ainsi que des ustensiles et éléments de mobilier. C’est une œuvre sculpturale dans tous les sens du terme. L’artiste a inséré les maisons dans un étang artificiel. Un arrière-plan abstrait – un grand mur vide placé dans le fond – invite le spectateur à observer ce village fictif dans un premier temps de loin, comme un horizon frontal, une scène imaginaire, une sorte de capture d’écran filmique en trois dimensions. La scène entière fait fortement référence à la tradition du cinéma, l’image encadrée, et la ville de Pompéi, paralysée et figée dans le temps. Néanmoins, ce petit village calme et étrange, comme un foyer fictif pour une petite communauté imaginaire et toutes sortes de récits, est contemporain dans son apparence, comme s’il était encore habité. L’œuvre fait émerger la notion romantique et idyllique de la colonie, tout en évoquant la lutte quotidienne avec les éléments que doivent endurer les personnes vivant dans des archipels.
Staging Silence (2)
Le film d’Op de Beeck Staging Silence (2) aborde les notions abstraites et archétypales qui restent dans la mémoire de l’artiste, tel un dénominateur commun de nombreux espaces publics similaires expérimentés par Op de Beeck. Les images vidéo en elles-mêmes sont extrêmement simples et banales, tout en étant sérieuses et sombres, faisant écho au mélange éclectique d’images dans notre esprit. Le choix de filmer en noir et blanc renforce cette ambiguïté : l’approche théâtrale de la vidéo évoque l’héritage de la comédie bouffonne, alors que le suspense insidieux et le déraillement latent du film fait allusion au genre du film noir. Le titre rappelle la mise en scène de décors abandonnés où, en l’absence de personnages, le spectateur peut s’y projeter comme seul protagoniste.
Lounge
L’installation Lounge est une évocation sculptée et à échelle réelle d’un bar d’hôtel néoclassique, avec une grande fenêtre, un canapé et une quantité importante d’accessoires, tels que des livres, des canettes de soda vides, des bougies, des cendriers remplis de mégots, des boîtes à pizza, des bouteilles de bière, de vieux téléphones portables, des ordinateurs portables, des vêtements usés... L’ensemble se présente comme un gigantesque memento mori, avec des références aux symboles classiques des Vanités en peinture, ainsi qu’à des objets usuels que nous utilisons dans la vie quotidienne (post)moderne. L’utilisation de la lumière dans l’œuvre est picturale, se référant aux grands maîtres comme Vermeer. La scène en gris monochrome est entièrement réalisée à la main. La tonalité grise cendre et la lourdeur des objets en plâtre rendent le tout extrêmement silencieux et inerte.
Night Time (extended)
Le film d’animation Night Time (extended) est un film sombre et énigmatique sans texte, basé sur une grande série d’aquarelles monumentales monochromes progressivement réalisées par Op de Beeck sur les cinq dernières années, au fil de ses autres projets pluridisciplinaires. Toutes les aquarelles ont été peintes par l’artiste de nuit, dans un état total de solitude et de concentration. Cette atmosphère nocturne est une présence tangible dans les paysages métropolitains, au sein des images de nature, de bâtiments, d’intérieurs et de personnages auxquels l’artiste donne vie dans le film. Night Time (extended) est conçu comme un rêve mystérieux et troublant, dans lequel les proportions, les perspectives et les environnements sont fictifs tout en étant universaux.
vernissage public samedi 22 octobre à partir de 14h