Week-end Christopher Nolan

Au programme

Introduction et présentation du week-end par Gilles Alvarez, directeur artistique de la Biennale Némo : Nolan est un autre ?

L'introduction est suivie d'une rencontre sur Interstellar et les représentations de l’Astrophysique. Le cinéma de Christopher Nolan perturbe la compréhension intuitive du temps et s’appuie sur de grandes découvertes scientifiques pour construire ses trames narratives. C’est le cas pour Interstellar, autour des phénomènes de dilatation temporelle qu’implique la courbure de l’espace-temps. À l’instar de l’œuvre de Stanley Kubrick, notamment de A Space Odissey, Christopher Nolan s’est entouré d’expertises d’astrophysiciens pour écrire Interstellar. Entre science-fiction et merveilleux scientifique, où se situe ce film ? Et est-ce bien nécessaire de lui prévaloir une autorité scientifique pour apprécier ses qualités proprement cinématographiques ?

Intervenants : Roland Lehoucq (Astrophysicien au CEA de Saclay, enseignant à Sciences Po Paris et auteur), Elsa De Smet (Docteure en histoire de l’art, spécialiste des cultures visuelles)
Modération : Donatien Aubert et Christopher Robinson 

16h15-17h30 : Les personnalités multiples de Batman l’Organorg et de ses ennemis
Batman est tout et n’est rien : il n’a aucun pouvoir surhumain - et c’est bien le seul superhéro de comicbook dans ce cas -, n’est pas un mutant, n’est pas transhumain. C’est, selon la classification de Thierry Hocquet seulement un “organorg” dans la sous-catégorie des “équipés”. C’est un simple humain, déchiré par ses multiples personnalités et sa façade sociale. Tout comme ses ennemis, du Joker au Professeur Harvey Dent qui deviendra malgré lui Double Face, ils sont en prises à des personnalités difractés et ambiguës. En partant du choc traumatique du 11 septembre sur lequel s’adosse la trilogie de Christopher Nolan, au meurtre de 12 personnes dans un cinéma du Colorado par un homme grimé en Joker : une table ronde qui analyse les personnalités de ces films et de leurs emprises sur la société.

Intervenants : Thierry Hoquet (Professeur de philosophie à l'Université de Paris-Nanterre et auteur), Clément Pelissier (Docteur en littératures, chercheur associé à l’Université Grenoble Alpes et auteur-conférencier), Dick Tomasovic (Professeur en Études cinématographiques à l'Université de Liège et auteur). 
Modération : Gilles Alvarez  

17h45-19h00 : Matières sonores et temporalités de l’image. De la collaboration entre Hans Zimmer et Christopher Nolan 
C’est au fil de six collaborations très étroites, véritable travail polyphonique entre Hans Zimmer et Christopher Nolan - notamment Interstellar et Dunkerque - que s’est créé entre eux un chemin singulier de l’appréhension du rôle du musical dans le cinéma sonore. Raconter comment la musique, le son et les images dialoguent et fusionnent dans le cinéma de Christopher Nolan, en révéler les mécanismes, c’est ce que nous proposent Chloé Huvet et Emmanuelle Bobée. 

Intervenants : Chloé Huvet (Maître de conférences en Musicologie à l'Université d'Evry-Val-d'Essonne Paris-Saclay, Cofondatrice du groupe de recherche collective "Étude des langages musicaux à l'écran" et autrice), Emmanuelle Bobée (Docteure en musicologie, chargée d’enseignement à l’Université de Rouen et enseignante au conservatoire de Saint-Étienne-du-Rouvray) 
Modération : Benoît Montigné et Ismaël Joffroy Chandoutis 

19h00-19h30 : Séance de dédicaces des ouvrages  

19h30-20h15 :  Visite des œuvres Veille Infinie de Donatien Aubert et Madotsuki_the_Dreamer d’Ismaël Joffroy Chandoutis
Gratuit, inscription sur place  

21H15-22h : Performance audiovisuelle : CASCADES de Franck Vigroux et Antoine Schmitt
Point d’orgue de ce week-end, la performance CASCADES de Franck Vigroux et Antoine Schmitt accompagne l’œuvre de Christopher Nolan. D’une rare puissance visuelle et sonore, ils élaborent un flux de pixels et de sons, à la fois immuables et en changement permanent, où des catastrophes peuvent arriver. À la fois synesthésique et contemplative, réflexive et physique, CASCADES aspire dans un (presque) trou noir, ou trou de verre à la manière d’Interstellar.

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Dimanche 26 novembre 

Entre esthétique classiciste, empreinte d’académisme et stratégies de montage radicales, Christopher Nolan s’éloigne de la linéarité scénaristique des blockbusters, et préfère ciseler ses récits en laissant parfois ses films ouverts quant à leurs conclusions. De ses affluences allant d’Hitchcock à Chris Marker et Alain Resnais en passant par le cinéma d’animation japonais, il explore un cinéma qui flirte alors avec les conventions du game design, et poursuit l’ambition américaine d’un cinéma repoussant les limites de l’agentivité.

Une présentation d’Ismaël Joffroy Chandoutis et Donatien Aubert, membres du comité éditorial du Week-end Christopher Nolan. 

15h45-17h00 : Oppenheimer ou la mise en récit de l’avènement de l’ère nucléaire : une reconstruction partielle et partiale ?
Avec Oppenheimer, Christopher Nolan renoue avec le registre épique, après Dunkerque et Tenet. L’intrigue du film - autour du développement du projet Manhattan mêlant gouvernement américain, bombe nucléaire et seconde guerre mondiale - permet à Nolan d’explorer sa fascination et son inquiétude pour les produits de la Big science (déjà mis en scène avec Tenet, Batman, Inception ou encore Interstellar). Alors que Nolan entreprend avec ce film sa première tentative de récit biographique, nous devons nous interroger : dépeint-il fidèlement la figure ambigüe de son héros ? Quels aménagements trouve-t-il avec la réalité ? Enfin, thématise-t-il correctement la menace que fait peser sur nous le développement d’armes de destruction massive ?  

Cette table ronde comprend la diffusion du film Cybernetics : From 1942 Onwards de Donatien Aubert.

Intervenants : Virginie Ollagnier (Écrivaine et scénariste de bande dessinée), Benoît Pelopidas (Fondateur du programme d'étude des savoirs nucléaires, porteur du projet ERC et chercheur affilié au Centre pour la sécurité internationale et la coopération à l'Université Stanford.) 
Modération : Donatien Aubert et Gilles Alvarez 

17h15-18h30 : Enchâssement et plurivers
Christopher Nolan aime enchâsser des mondes dans d’autres - à l’image des rêves d’Inception ou de notre monde en perdition dans la bibliothèque en quatre dimensions d’Interstellar - dans lesquels le temps ne se déroule jamais de la même façon. Nolan aime tout autant brouiller les points de vue : ses personnages ont souvent une perception altérée de leur environnement. Enchâssement, éclatement, altération entraînent une difficulté pour le spectateur à appréhender son univers, et l’incitent à revoir les films pour y traquer les petits indices qui avaient pu lui échapper la première fois. Pour discuter de ces notions borgésiennes cette table ronde propose un dialogue entre approche philosophique (Sam Azulys), cinématographique (Isabelle Labrouillère, Gilles Menegaldo) et scientifique (Frédéric Landragin).

Intervenants : Sam Azulys (Philosophe et professeur de cinéma à New York University in Paris et au Stanford Program in Paris et auteur), Isabelle Labrouillère (Maître de conférences en arts du spectacle et esthétique cinématographique à l'ENSAV, Université Toulouse-Jean Jaurès et autrice), Gilles Menegaldo (Professeur émérite de littérature et cinéma, éditeur et auteur)
Modération : Frédéric Landragin

18h30-19h00 : Alors, Nolan est-il vraiment un autre ?
Restitution par les grands témoins Timothée Gérardin et Isabelle Labrouillère.